jeudi 8 octobre 2009

L’UMP, plus verte que Verts ?

L’UMP, plus verte que Verts ?

Crédit photo : © Xavier Cantat & Yann Cohignac

La déferlante verte occasionne quelques sueurs froides dans les rangs de la majorité. Pour tenter de conserver l’avantage lors des élections de mars prochain, l’UMP sort l’artillerie lourde et défend sa propre vision de l’écologie…


Sur l'autel de l'écologie politique, deux visions s'affrontent : celle de Nicolas Sarkozy (UMP) et celle de Daniel Cohn-Bendit (Verts)


L’écologie et la droite font-elles bon ménage ? A en croire le parti majoritaire, c’est un OUI franc et massif. Les militants, eux, semblent beaucoup plus réticents à l’idée de cet improbable mariage. Pourtant, comme se plait à le répéter le président Sarkozy depuis quelques mois, il existe bel et bien une écologie de droite. A ceux qui croiraient que la sauvegarde de l’environnement transcende tous les clivages, l’UMP déploie l’offensive de « l’écologie positive » !


Certes, le parti du président de la République a su tirer les conclusions du raz-de-marée écologiste des dernières européennes. Les thèmes de la taxe carbone, du réchauffement climatique, des gaz à effet de serre, autrefois l’apanage des seuls écologistes, sont désormais entre les mains de tout homme politique qui se respecte, à défaut de respecter son électorat ! Il faut dire que les Verts n’avaient pas habitué leurs adversaires à de tels scores. Dominique Voynet n’avait-elle pas recueilli le mémorable score de 1,5 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2007 ?

L’écologie de droite : liberté et plaisir

Les temps ont changé, l’urgence écologique et ses nouveaux maîtres à penser (Yann Arthus-Bertrand et Nicolas Hulot, en chefs de file) ayant motivé et rassemblé une frange importante de la population, il est temps maintenant de les attirer dans les filets électoraux. A ce petit jeu, l’UMP compte bien l’emporter. Nicolas Sarkozy a ainsi chargé la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, de rédiger un argumentaire prônant la nécessité d’une « écologie de droite ». Cinq pages d’éco-argumentation plus tard, l’UMP est aussi verte qu’un épi de blé transgénique !

On y apprend notamment que l’UMP et les Verts ont certes les mêmes objectifs, mais pas les mêmes fondamentaux.

Chantal Jouanno, ancienne présidente de l’Ademe, emploie le « gros mot » de décroissance pour qualifier le cheval de bataille des Verts et fait l’éloge de la liberté, caractéristique qui sied à merveille à cette « écologie de droite », « positive » et « plaisir ».

Mais toute cette opération de reconquête de la thématique écologique, à quoi sert-elle ? A bien évidemment rester sur le haut de la vague des sondages. .

Une alliance avec les Verts hors de propos

Pour rester en tête, il faut donc affûter ses notions écologiques. Mais sans pour autant faire alliance. Les Verts font déjà plus que ne l’espérait l’UMP : ils grignotent des voix aux socialistes et au Modem. Suffisant pour que l’UMP se maintienne en position forte et assoit sa place de leader. Or, si Nicolas Sarkozy semble comblé à l’idée de jouer cavalier seul contre les Verts, ce n’est pas le cas de tout le monde au sein de sa majorité.

D’autres y voient un danger potentiel. Ne vaut-il mieux pas se retrouver au second tour contre un candidat PS, dont l’électorat se lasse, ou contre un candidat écolo, qui rassemble à mesure que le temps passe ? A cette question, la majorité a-t-elle vraiment fait le bon choix ?

Albane Wurtz

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