mercredi 12 novembre 2008


Toxiques affaires 12 11 08 TéléCinéObs

http://cinema.nouvelobs.com/actualites/article/id/299

La nourriture, nouvelle star des écrans ? Après le «Cauchemar de Darwin» et le documentaire autrichien «We Feed the World», c'est au tour de «Nos enfants nous accuseront», de Jean-Paul Jaud, de s'attaquer au contenu de nos assiettes. En s'interrogeant sur une des plus grandes préoccupations du moment : les pesticides.

Le film commence avec un colloque d'experts à l'Unesco, qui réunit médecins et toxicologues. Ils évoquent une épidémie de cancers, notamment chez l'enfant, avec une hausse de 1% par an depuis quinze ans. Au banc des accusés ? Ces innombrables substances toxiques qui font partie de notre quotidien, que nous les respirions ou que nous les retrouvions dans notre assiette. On se rend ensuite à Barjac, une petite bourgade dans les Cévennes. Nature préservée, campagne magnifique : c'est l'image du paradis. Détrompez-vous ! La caméra se pose à la cantine de l'école de Barjac. Et s emploie à montrer, aliment par aliment - salade, pain, tomate -, toutes les substances chimiques que nos bambins ingèrent : de quoi donner des cauchemars aux parents ! Heureusement, le maire de Barjac a décidé de réagir et de créer une cantine bio, le fi l rouge du documentaire. Des bambins courant dans l'herbe, des bébés, des mamans, une musique très présente : «Nos enfants nous accuseront» n'hésite pas à jouer la carte de l'émotion.

Mais ce n'est pas là que le documentaire est le plus efficace. «Nos enfants nous accuseront» donne également un coup d'éclairage cru sur le scandale sanitaire qui touche les agriculteurs. Maladies de Parkinson, cancers... Constat cynique : contrairement aux salariés qui ont travaillé au contact de l'amiante, touchés par un cancer bien spécifique, celui de la plèvre, les agriculteurs, eux, sont condamnés à rester des victimes silencieuses. Et leurs enfants sont également touchés, avec la recrudescence de malformations endocriniennes ou de cancers. Voilà ce viticulteur qui raconte qu'il ne peut plus uriner pendant trois jours après l'épandage, cet autre qui dit saigner du nez à chaque fois qu'il prépare son «cocktail» de pesticides.

Et il y a ces images impressionnantes d'épandage massif. Du haut d'un tracteur, une silhouette en costume de cosmonaute, portant un casque façon «Blade Runner», asperge des vignes de pesticides. On se croirait dans un film de guerre ou de science-fiction. Mais non. C'est tout simplement comme ça qu'on cultive le raisin, de nos jours. De quoi se convertir au bio pour de bon. Doan B

1 commentaire:

Conseiller Municipal a dit…

Une des questions que l'on peut se poser est de connaître l'exposition aux produits et substances dangereuses auxquelles nous sommes exposés, dans nos fonds de vallées des Paillons et les conséquences sur notre santé et celle de nos enfants.
Pourquoi n'existe-t-il pas une station de mesures sur notre commune ? alors que la communauté des Paillons en dispose de deux. Nous subissons en permanence, un four incinérateur des OM, une usine à goudron, une autoroute sur 8 km, un centre commercial qui génère 14 000 véhicules/jour, une pénétrante, une Départementale, etc.. Comment ce fait-il que dans ces conditions nous ne puissions pas disposer de mesures de la qualité de l'air ? Il y a urgence dans ce domaine aussi!