lundi 14 février 2011

Jeudi dernier une réunion politique


Il s'est tenu Jeudi dernier une réunion politique dans un café d'une ville de province dont le nom n'apporterait rien à la courte réflexion que je souhaite vous soumettre. Soyez patients, vous finirez par comprendre mon titre plus loin dans le fil du billet.
Cette réunion était fort intéressante puisqu'elle réunissait des citoyens des diverses sensibilités « centristes » et le thème en était la recherche de la définition du centrisme, de la recherche de son utilité, et de permettre l'expression de chacun quel que fût son parcours politique.
Parmi la trentaine de participants, nous avions des adhérents de partis politiques tout comme des citoyens ne faisant partie d'aucun parti politique.
Il y avait des membres du Nouveau Centre, du Parti des Radicaux de Gauche, de République Solidaire, du Parti Socialiste (tendance Strauss-Kahn), du Mouvement Démocrate (dont moi même).
Sur les Valeurs défendues et sur le constat de l'Etat de décrépitude malheureusement atteint par le pays, dont les 1600 Mds d'€ de dette publique et les 51,4 Mds d'€ de déficit du commerce extérieur pour 2010 (à comparer aux 150 Mds d'excédant de l'Allemagne) prouvant que la France s'est arrêtée de travailler et d'inventer depuis trop longtemps pour ne devenir qu'une zone de consommation. Il n'existe que des différences de constat qu'à la marge, nous semblons réellement partager des avis très « compatibles » entre tous.
S'agissant du positionnement politique, là apparaît par contre clairement un schisme entre deux « mondes » qui ne semblent pas du tout en ligne.
De son côté, le NC considère qu'il y a un terrain de jeu où il faut être présent, il s'inscrit dans une longue tradition d'élus « pour exister » et pour tenter ce qu'il peut pour peser sur la société, il préconise comme mode d'action une Real Politik d'alliance avec, même si la formule n'a pas été prononcée pour but d'avoir un accès à des Etiquettes de Partis (sic à celle de l'UMP) lui permettant d'obtenir ainsi des élus pour se donner dans un second temps les moyens de réformer de l'intérieur. Le bipartisme est vu par le NC comme une simple variable d'environnement amenant notre ami NC à nous interpeller sur le ton du père fouettard, genre nous ne sommes pas au « pays de Candy ». Il choisît plus exactement le monde des Bisounours, sans doute plus pour nous secouer que pour nous convaincre (sinon c'est raté !), surtout lorsqu'il conclût que c'est depuis les territoires que l'émergence de solutions devait arriver, no comment ce serait un peu trop cruel de ma part.
De l'autre côté et très clairement du mien, ont été citées les lois votées par le NC dans son alliance malheureuse avec l'UMP (dont les quelques dernières ont été rejetées grâce au groupe centriste du Sénat), unanimement contraires à nos valeurs semble-t-il communes, l'oligarchie installée par ce pouvoir, également contraire à nos valeurs, le non respect de nos textes fondamentaux exigeant laïcité et pluralisme tous deux bafoués, érigeant au contraire le bipartisme en système politique contre et l'intérêt et le droit des citoyens français, provoquant la montée de l'abstention, signe de la perte de confiance des citoyens dans leurs élus (maintenant, un parti gagne des élections avec 10% des voix des inscrits sur les listes électorales !). Si l'état antérieur du pays pouvait nous permettre de douter du fait que la société française ne pourrait pas survivre à une crise, aujourd'hui il y a un précédent avec la crise de 2008, et nous savons donc tous pertinemment que sur le rythme actuel de notre croissance d'endettement public, notre pays atteindra bientôt, peut-être dans 5 ans ? Et si c'était le cas, c'est vraiment bientôt, l'endettement à partir duquel tous les économistes sérieux estiment que tout état perd mécaniquement sa souveraineté (le seuil est à 100% du PIB et nous sommes déjà à 82%), exigeant une rupture drastique dans les habitudes politiques et donc dans la conduite des alliances et des choix politiques.
Bref, il nous faut débattre plus avant et comprendre si nous sommes ou pas condamnés au bipartisme dans cette nouvelle donne. Une autre solution politique que cette perte de souveraineté  annoncée émergera-t-elle (enfin) ?  Les dernières semaines en Afrique du nord, avec les bouleversements historiques que nous avons vus (chute du mur de la Méditerranée dixit J.Attali) nous montrent que les peuples réagissent une fois arrivés au bout du rouleau, comme les Grecs avaient eux aussi manifesté leur ressenti quelques mois auparavant. Une perte de notre indépendance financière nous forcera, devant les manifestations inéluctables à terme à changer notre approche de la politique, soyons donc avant-gardistes et anticipons ensemble la marche des tristes événements promis, au lieu de savoir dès à présent que nous subirons ces mouvements (inéluctables si nous conservons le statu quo mortifère), c'est le grand souhait que je vous formule ici.
Et je dois vous dire que je n'ai pas l'impression bien loin de là de me comporter politiquement comme si nous vivions dans le monde de Candy ou des Bisounours, croyez le bien, pour le coup vos avis m'intéresseraient au plus haut point, en aurez-vous ? Là est ma question !
Bien à vous,

G. B
http://blogs.mediapart.fr/blog/gba92/120211/bien-le-bonjour-des-bisounours

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